Aventure

Jifmar Offshore Services

décembre 2009 – novembre 2016

Décembre 2009, Jifmar Offshore Services – petite entreprise de travaux maritimes en forte croissance basée à Marseille achète un thonier senneur pour le convertir en navire de travail : le « JifXplorer ».

A cette occasion ils m’appellent pour aider à la mise en route du navire et à l’achat et à l’installation de son instrumentation « subsea » : centrale inertielle, système de positionnement sous-marin, sonar, ROV ; et me mettent à la tête des opérations.

Plus tard dans l’année 2010 ce sont 2 nouveaux ROVs qui rejoignent le parc de machines sous-marines, pour répondre à des projets en Algérie.

Jusqu’à fin 2016 – date à laquelle je suis parti vers d’autres horizons – j’aurai créé, fait vivre et grandir le département « robotique sous-marine » de l’entreprise, qui comptait 6 ROVs, de nombreux équipements et accessoires et une petite équipe d’une dizaine de personnes.

Note : un ROV – « Remote Operated Vehicle » en anglais – est un robot sous marin piloté depuis la surface. Il dispose en général de 6 hélices ou plus lui permettant de se déplacer dans les 3 dimensions, et d’un certain nombre de capteurs (caméras, sonar…) et d’actionneurs (pinces, bras manipulateur) pour réaliser des inspections ou des tâches.

Salle de contrôle typique. Sur les écrans nous avons la navigation à gauche, les caméras au milieu et les sonars à droite. Le pilotage se fait avec un joystick pour le ROV + un deuxième joystick pour les bras manipulateurs. Il faut donc être 2 aux commandes lorsqu’on manipule des objets.

Si j’avais la charge de l’ensemble du département « robotique sous-marine » j’ai toujours privilégié les opérations, gérant l’ensemble de l’activité en étant la plupart du temps en mer sur des chantiers.

Mon champ d’action était global:

gestion du parc matériel, mise en place des outils de suivi et de maintenance
planification des budgets
réponse aux appels d’offre
rédaction et négociation des contrats
recrutement des équipes
rédaction des procédures opérationnelles spécifiques
design d’équipements specifiques
direction des opérations (sur place ou à distance en plaçant des chefs d’équipes)
facturations
suivi administratif des systèmes et des chantiers

Au large du Brésil en mission océano pour récolter des échantillons par 1300m de fond. De droite à gauche : Mathurin, Benjamin et moi (mais où est mon casque ?).

Les types de chantiers réalisables avec des ROVs sont variés : simples inspections visuelles avec des caméras, inspections plus complexes avec différents capteurs (capteurs de métaux, d’épaisseur de structures, de température, salinité, conductivité…) et avec des données géoréférencées, manipulation d’objets (installations de structures sous-marines, largage ou accrochages d’éléments sous-marins, découpes de câbles, récupération d’objets…).

Nous intervenions sur large panel de domaines : science, défense, énergies marines renouvelables (éoliennes, hydroliennes), déminage, plate-formes pétrolières, câbles sous-marins ; partout dans le monde (principalement Europe et Afrique).

Dans la manche, le ROV et sa control-room en container ont été installés à l’arrière d’un navire de pose de câbles entre des éoliennes. Derrière le navire, le transformateur qui récolte l’énergie des éoliennes et sur lequel on doit connecter les câbles de celles-ci

Atlantique, pour éviter que le courant ne fasse partir tout le sable autour du pied de cette éolienne, on lui pose des sacs de cailloux tout autour.

On monitore la pose des sacs de cailloux avec un sonar 3D

Pour « sauver » un chantier ou le ROV était mis en danger par la proximité des énormes hélices du bateau du lieu de travail, j’avais imaginé une cage de protection. Ce système s’est avéré tellement efficace que nous l’avons utilisé sur tous les chantiers suivants.

Lybie, inspection d’une canalisation pour une centrale de désalinisation d’eau de mer. Pas de contrôl-room climatisée, température frôlant les 50°C, c’est pas toujours facile !

Suivi de câble avec un détecteur de métaux

détection et mise en image d’une épave à l’aide d’un sonar tracté derrière un bateau

Bien que la plupart des chantiers soient en mer, il y a parfois des exceptions, et on peut même se retrouver… en montagne ! Nous faisions aussi l’inspection des barrages EDF

Petite vidéo que j’avais réalisée pour présenter l’activité « barrages »